jeudi 7 août 2008

Eutelsat, défenseur des droits de l'homme... d'affaires

Je me permets de faire part de cet article que je trouve fort intéressant et cela se passe maintenant ! Cela devient inquiétant que les entreprises européennes comme Eutelsat, dont le siège et à Paris, collaborent avec le Parti communiste Chinois pour avoir des faveurs économiques. Dans l'histoire, c'est encore le peuple, qui souffre, et le peuple Chinois en premier lieu puisqu'il ne peut accéder à la seule chaîne de télévision libre en langue chinoise, par satellite. C'est quand même dur à imaginer pour nous du monde "libre" occidental, quel souffrance c'est de n'avoir accès qu'aux chaînes et informations de l'Etat, dans ce cas, de la dictature communiste et n'ayons pas peur des mots d'un régime sanguinaire communiste chinois...

En tous cas, heureusement qu'il y a des personnes qui osent manifester et montrer leur soutien au peuple Chinois, et qui viennent devant le siège d'Eutelsat tous les jours, pour demander à Berretta, (le PDG d'Eutelsat) de revenir sur sa décision et de "rallumer" NTD TV pour que la région d'Asie puisse avoir de nouveau accès à la seule chaîne qui ose dire la vérité et aussi mentionner les lacunes terribles de la Chine en ce qui concerne la situation des droits de l'homme. (Lamentable il faut le dire) 


Voici, l'article:
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"Eutelsat, défenseur des droits de l’homme… d’affaires"

Les manifestants se sont réunis mercredi 6 août devant le siège d'Eutelsat (Photo: Benjamin Lasry)

À la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, la chaîne de télé indépendante New Tang Dynasty (NTD) réclame la reprise de sa diffusion en Chine, interrompue le 16 juin dernier par l’opérateur satellitaire européen Eutelsat.

Ils sont environ 80, le mercredi 6 août, à avoir répondu présent à l’appel lancé par NTD-TV. Leurs pancartes, brandies ostensiblement devant le siège parisien d’Eutelsat, sont explicites : « Restaurez la diffusion de NTD-TV avant les Jeux olympiques ! » ou encore « Berretta : ne collaborez pas avec le Parti communiste chinois (PCC), rendez NTD au peuple chinois ! »

« Obtenir de nouveaux marchés »

Le 16 juin dernier, Giuliano Berretta, PDG d’Eutelsat, a interrompu la diffusion de la chaîne NTD-TV vers la Chine en prétextant une panne technique irréversible sur le satellite W5. La chaîne indépendante, proche du mouvement spirituel Falun Gong (interdit en Chine) et regardée par des millions de Chinois, n’hésite pas à s’attaquer aux sujets qui fâchent le régime de Pékin : droits de l’homme, répression au Tibet et enquêtes sur la face cachée des JO figurent parmi ses sujets de prédilection.

Joe Wang, le président de la filiale canadienne de NTD (Photo:Benjamin Lasry)

Le 10 juillet, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) dénonçait sur son site Internet la « décision préméditée et politique » d’Eutelsat, une « coupure arbitraire » destinée à peaufiner son image auprès du gouvernement chinois « pour obtenir de nouveaux marchés ». RSF publiait également le contenu d’une conversation téléphonique entre un responsable d’Eutelsat à Pékin et un interlocuteur se faisant passer pour un fonctionnaire du Département de la propagande : « C’est le PDG de notre société en France qui a pris la décision de faire cesser la diffusion de NTD-TV, aurait confié le premier, nous avons reçu des plaintes et des rappels du gouvernement chinois. »

« Ce n’est pas juste l’affaire des Chinois »

À deux jours des JO, NTD-TV espère encore régler le différend à l’amiable, et les intervenants se succèdent pour tenter une dernière fois de convaincre Giuliano Berretta de revenir sur sa décision. « C’est votre dernière chance, M. Berretta », proclame Joe Wang, le président de la filiale canadienne de la chaîne, en s’adressant directement à celui qui l’entend peut-être dans l’immeuble d’en face : « Vous avez une chance en or de devenir un héros du peuple et de la liberté d’information ! ». Michel Wu, ancien directeur de la rédaction en mandarin de RFI, n’hésite pas à comparer NTD aux appels radiophoniques du Général de Gaulle, et appelle le satellitaire européen à faire le choix de la « liberté », plutôt que celui de « la dictature et du mensonge ».

« Une bouffée d’oxygène, sans laquelle on étouffe »

Les intervenants sont bien conscients que la petite foule majoritairement chinoise réunie à Paris ne changera pas la donne, et qu’une mobilisation médiatique et internationale leur donnerait un avantage immense. « La liberté d’expression en Chine n’est pas juste l’affaire des Chinois, mais concerne le monde entier », affirme Joe Wang. « La Chine sera bientôt une grande puissance mondiale, c’est donc notre rôle de sauvegarder les libertés individuelles. Vous savez mieux que nous, en Europe, qu’une grande puissance sans liberté peut rapidement se transformer en dictature dangereuse », ajoute-t-il.
Joe Wang mentionne les dizaines de milliers de messages de soutiens reçus récemment, dont celui d’un téléspectateur qui aurait comparé la chaîne dissidente à « une bouffée d’oxygène, sans laquelle on étouffe ». Vincent Brossel de RSF et Jiang Wu, président du Parti démocrate chinois en France, dénoncent à tour de rôle « l’acharnement des autorités chinoises contre le mouvement Falun Gong » et les « crimes contre l’humanité commis par le PCC ».

Illusions perdues

Mise en scène lors de la manifestation (Photo:Benjamin Lasry)

La manifestation des défenseurs de NTD est révélatrice d’un problème plus général : celui de l’impact des JO de Pékin sur la situation des droits fondamentaux en Chine. Dans sa dernière édition, The Economist affirme que la progression des libertés politiques en Chine a lieu malgré les JO, pas grâce à eux. « Les Chinois sont bien plus libres aujourd’hui qu’il y a 30, 20 ou même 10 ans », affirme l’hebdomadaire britannique, mais les JO ont « durci le régime » et « les autorités ont harcelé les dissidents avec une plus grande vigueur ».
Les dirigeants européens, conscients que les JO seront avant tout une expression du nationalisme chinois, tentent d’apparaître fermes sur la question des droits de l’homme sans pour autant se froisser avec le régime de Pékin. Joe Wang, lui, en conclue qu’ « une fois de plus, on ne peut faire confiance au PC chinois », et assure qu’il continuera de se battre si le PDG Berretta campe sur sa position. Le prochain rendez-vous est déjà pris : ce sera au Trocadéro, à Paris, le jour de la cérémonie d’ouverture.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

pouvez-vous indiquer le nom de l'auteur de l'article que vous avez repris ? merci

JusticeInChina a dit…

Pardon il m'avait semblé l'avoir mis, puisque j'ai mis le lien d'origine en bas, mais pas de problèmes.

C'est: Benjamin Lasry.

Anonyme a dit…

Eh oui, dès qu'il s'agit de faire des affaires et donc dès que c'est un enjeu économique et financier, la France a tendance a vite oublier les Droits de l'homme !
En parlant de ça, j'ai entendu au JT que La France va fêter les 80 ans des Droits de l'Homme et à cet occasion , le Dalai Lama sera invité en France... Il ne manque plus qu'a entendre les réactions de la Chine qui ne tarderont à venir dans les semaines à venir ^^

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